jeudi 4 octobre 2012

Pierre Aleschinsky


Pierre Alechinsky est un peintre, graveur, céramiste belge, qui réunit dans son œuvre expressionnisme et surréalisme. Il devient très rapidement l'un des acteurs majeurs du monde artistique belge de l'après-guerre. Après sa rencontre avec le poète Christian Dotremont, l'un des fondateurs du groupe CoBrA (mouvement créé en 1948, regroupant des artistes issus de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, qui préconise un retour à un art plus provocant, agressif et audacieux), il adhère en 1949 à ce mouvement d'avant-garde artistique, rejoignant Karel Appel, Constant, Jan Nieuwenhuys et Asger Jorn. Il participe aussitôt à la « Première exposition internationale CoBrA » au Stedelijk Museum. Agé de 83 ans il vit désormais dans le sud de la France.


Passant,
regarde ce grand arbre
et à travers lui
il peut suffire.
Car même déchiré, souillé,
l'arbre des rues,
c'est toute la nature,
tout le ciel,
l'oiseau s'y pose,
le vent y bouge, le soleil
y dit le même espoir malgré
la mort.
Philosophe,
as-tu chance d'avoir l'arbre
dans ta rue,
tes pensées seront moins ardues,
tes yeux plus libres,
tes mains plus désireuses
de moins de nuit.

Yves BONNEFOY



La peinture murale de Pierre Alechinsky (né en 1927, en Belgique) est situé au croisement de la rue Clovis et la rue Descartes. Réalisée pour et sur le site, l'arbre bleu que se détache de l'environnement urbain est se distingue au milieu des immeubles gris évoquant la nécessité de préserver la nature. Cette peinture fait partie du projet « les murs de l'an 2000 » de la ville de Paris, une série de réalisations géants sur les façades parisiennes. Pierre Alechinsky est un peintre et graveur qui unit l'expressionnisme et le surréalisme.

La peinture est accompagnée, à la demande de l'artiste, d'un poème de Yves Bonnefoy (né en 1923, à Tours). Ses travaux portent toujours la relation entre les arts et la poésie, instituant un dialogue entre les mots du poème et l'œuvre graphique qui l'accompagne.

« Le poète nous explique aussi que, bien que ce ne soit que la représentation d'un arbre, donc l'image fixe de quelque chose de vivant qui ne peut être ici réellement, elle offre néanmoins aux spectateurs un coin de ciel bleu. Il apostrophe le spectateur, s'adressant directement à lui et cherche par des mots simples à capter notre attention, afin de nous sensibiliser... »

La rue Mouffetard est une rue très pittoresque du 5e arrondissement, le quartier latin. Longue de 650 mètres, elle est réputée pour la densité de ses commerces et son animation touristique.

« Comme une veine de nourriture coulant au plus gras de la cité, la rue Mouffetard descend du nord au sud, à travers une région hirsute, congestionnée, tumultueuse... » Georges Duhamel dans Confession de minuit (1920).

Carolina NOGUEIRA MACHADO

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